Culte
avec Sainte-Cène
Temps ordinaire
A – Prélude
A – Accueil
Que la paix de l’Eternel soit toujours avec vous !
Jésus a dit : je vous laisse la paix, je vous donne la paix.
Soyons donc en paix les un·e·s avec les autres.
Bienvenue en ce dimanche matin.
Ici, Dieu vous accueille à l’abri.
Dimanche après dimanche,
Il se réjouit des communautés qui se réunissent ici et là en Son nom.
Ici, nous sommes souvent peu.
Mais cela est sans importance :
là où deux ou trois seront réunis en mon nom,
je serai au milieu d’eux, nous dit Jésus.
Nous sommes une dizaine, une quinzaine.
Mais si l’on fait le compte de toutes les communautés qui se réunissent,
ici, à côté, à côté encore,
si l’on compte les cultes, les messes et autres offices qui ont lieu
dans un voisinage proche,
nous sommes déjà plusieurs milliers à être réunis.
Des milliers de frères et sœurs,
qui viennent recevoir le message du Christ,
qui viennent s’y replonger encore et encore !
Bienvenue à vous,
qui venez recevoir ce message.
Dieu vous accueille dans Sa maison.
D – Invocation
Eternel, Dieu du Ciel et de la Terre,
Nous voici réunis chez toi.
Rassemble-nous,
nous qui si souvent nous éloignons les un·e·s des autres,
par nos travaux, nos occupations, nos vies,
par nos inimitiés aussi.
Rassemble-nous,
fais de nous un seul peuple,
le Peuple que Tu as choisi.
Fais que nous sachions reconnaître en l’autre
un frère ou une sœur.
Fais grandir notre communion,
Fais souffler sur nous Ton Esprit.
Qu’entre nous, la haine n’ait pas Sa place.
Rassemble-nous dans Ton amour. Amen.
D – Cantique 21-20, strophes 4 et 5 Seigneur, rassemble-nous
A – Repentance
J’entre dans Ta maison, Seigneur,
Tu m’y invites…
Mais je ne suis pas très content·e de qui je suis.
Je ne suis pas à l’aise d’une si belle invitation,
parce que je ne suis pas à l’aise avec mes fautes et mes erreurs.
Je ne me conduis pas toujours avec la droiture
que je souhaiterais voir chez les autres.
Je ne témoigne pas toujours de la gentillesse
que je souhaiterais voir chez les autres.
Je ne prononce pas toujours les mots libérateurs
que je souhaiterais entendre chez les autres.
Je ne fais pas toujours preuve de la miséricorde
que je souhaiterais voir chez les autres.
Je ne suis pas toujours dans la vérité
que je souhaiterais voir chez les autres.
Mais humblement, Seigneur,
je me présente dans Ta maison,
pêcheur·pêcheresse,
mais espérant Ton amour.
Amen.
A – Cantique 33-15, strophes 1, 2 et 6 O Jésus, frappé pour nous
D – Rappel du pardon
Dieu Lui-même nous dit :
Tu frappes à la porte et je t’ouvre la porte.
Peu importe ce que tu as fait,
ce que tu n’as pas fait.
Je ne suis pas un arbitre,
je ne distribue pas de bons points ou de mauvais points.
Je t’aime, toi, d’un amour inconditionnel.
Oui, ce sont les paroles de Dieu pour nous,
jour après jour.
Sachons les entendre, les recevoir.
Permettons-leur de faire le long chemin
qui mène de nos oreilles à nos cœurs,
pour vivre en plénitude cet amour inconditionnel
qui nous est donné…
Alors, nous sachant pardonné,
nous pourrons laisser à Dieu le soin de diriger nos vies,
et nous recevrons Sa grâce.
D – Cantique 23-09 Seigneur dirige et sanctifie
D – Louange
Eternel,
Chaque jour, Tu remplis l’Univers de Ta grâce.
Mon âme s’émerveille
de tous tes bienfaits.
De la petite fourmi à l’énorme baleine,
du trèfle au séquoia,
du petit gravier au plus beau diamant,
de la mer à la montagne,
Ta Création est si incroyable, Eternel !
Tu crées,
Tu transformes,
Tu libères.
Heureux l’homme,
heureuse la femme
qui se confie en Toi,
qui met en Toi son espoir.
Toi seul en es digne.
Oui, Eternel,
c’est vers Toi que je veux tourner mon regard,
c’est à Toi que je veux donner louange et gloire,
parce que Tu es le Père de toute la Création,
parce que Tu aimes chacun des êtres qui la peuple.
Alléluia !
D – Cantique 62-71 sans l’amen final Donnons louange et gloire
A – Prière d’illumination
Au moment d’ouvrir la Bible,
d’écouter ces textes qui ont traversé les siècles,
nous Te prions.
Eternel,
Fais que ces textes changent nos vies,
par l’actualité qu’ils contiennent.
Fais que ces textes changent nos cœurs,
par la vérité qu’ils contiennent.
Fais que ces textes changent nos âmes,
par l’humanité qu’ils contiennent.
Amen.
A – Phrase musicale
A – Lectures bibliques
* lecture 1
Psaume 35, versets 1 à 6
9 à 10
22 à 24
27 à 28
A – Phrase musicale
* lecture 2
1 Pierre 3, 8 à 12
A – Phrase musicale
* lecture 3
Luc 23, versets 33 à 38
A – Phrase musicale
A – Prédication
Voici des textes qui ne sont pas faciles à entendre ! et encore moins faciles à mettre en œuvre, avouons-le d’emblée. Et pourtant, le Christ ne plaisante pas quand il nous en parle.
Prier pour mes ennemis ! Non mais n’importe quoi ! Prier pour que Dieu leur pardonne, alors qu’ils sont en train de me faire du mal, à moi ! Ou qu’ils m’en ont fait par le passé. Ou que je projette qu’ils pourraient m’en faire ! Est-ce que Jésus pense vraiment ce qu’il dit ?
Mes ennemis, ce sont les méchants, ceux et celles que je n’ai pas envie de fréquenter parce que leur méchanceté m’atteint trop fortement, trop profondément, trop intimement, aussi.
Mes ennemis, un peu comme le psalmiste, je leur souhaite du mal ! Qu’ils souffrent ! Mon cœur n’aura pas de compassion, mes entrailles ne se laisseront pas atteindre par la miséricorde. Je n’aurais aucune pitié, puisqu'ils n’en ont pas eu pour moi. Œil pour œil, dent pour dent. Qu’ils paient ! Et qu’ils paient plein-tarif. Si je suis un peu sanguine, je vais aller leur casser la figure moi-même.
Mais si je n’ai pas la possibilité de le faire, soit que je sois faible, soit que j’aie la frousse, soit que je craigne des représailles, soit que je sois pacifiste, eh bien, je peux toujours demander à Dieu de s’en charger.
Si cette méchanceté à mon endroit continue, il va leur arriver des bricoles !
Mais voici que Jésus a un tout autre discours, comme nous le montre les deux textes que nous venons de lire. Et Pierre, qui écrit après la mort et la résurrection du Christ, reste dans la ligne des propos de Jésus.
On pourrait encore penser que c’est facile, pour Jésus, de dire cela, alors qu’il vit avec ses disciples et qu’il est adulé par les foules. Tout le monde l’aime, il ne sait pas bien de quoi il parle…
Mais quand on remet dans son contexte ce verset bien connu, «Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font», lorsqu’on réalise que l’homme qui prononce ces mots est cloué sur une croix, confronté à une méchanceté humaine extrême, eh bien, ces mots prennent une autre dimension. Jésus, lui, il fait ce qu’il dit ! Il ne maudit personne, bien au contraire, il prie, au bout de sa vie, pour ceux qui l’ont cloué sur la croix… Incroyable, n’est-ce pas ! Parce que là, justement, il sait trop bien de quoi il parle !
A nous aussi, il nous est demandé de prier pour nos ennemis, à l’exemple de Jésus.
L’attitude du psalmiste est déjà un effort consenti aux tendances humaines profondes. Il ne va pas casser la figure de son ennemi, il prie pour que Dieu lui casse la figure. C’est déjà une mise à distance de la violence. Et cela ne dit pas encore que Dieu, vraiment, va lui casser la figure ! Mais ça dit que le psalmiste, lui, ne le fera pas. Il ne répondra pas á la violence, il évitera l’escalade qu’elle peut provoquer, il se décharge sur Dieu de sa propre violence.
Jésus va bien plus loin : non seulement tu ne feras pas de mal à ton ennemi, mais encore, tu ne lui en souhaiteras pas, et encore en plus, tu lui souhaiteras du bien! C’est aller contre notre nature humaine, mais c’est aussi être sur le chemin de la liberté.
Comment puis-je donc prier pour mon ennemi ?
Eh bien, déjà, je peux prier pour qu’il soit touché par l’Esprit-Saint. Qu’une colombe – symbolique – vienne se percher sur son épaule, le poussant à faire du bien autour de lui, ou pour le moins à ne plus faire de mal ce qui est déjà une amélioration de la situation.
Je peux aussi prier pour qu’il soit béni, comme le dit Pierre… bénédiction, bénir, cela vient du latin, dire du bien, souhaiter du bien !
Je peux aussi prier en me souvenant que nous sommes tous enfants de Dieu. Prier en me souvenant que le pardon de Dieu est pour toutes et tous, et que ce n’est pas moi qui choisis. Remettre à Dieu le jugement des fautes et des cœurs, donc.
Je peux aussi prier pour moi, pour que ma capacité à pardonner soit élastique et puisse s’étendre jusqu’à celui, celle que je considère comme mon ennemi·e.
Je peux aussi prier pour que cette personne sorte du labyrinthe dans lequel elle est peut-être coincée. Cela vous est peut-être arrivé d’avoir fait du mal à quelqu’un, sans le vouloir, ou bien en vous laissant entraîner par d’autres, ce fameux effet de groupe, ou encore sous l’effet de la boisson, de la fatigue, de la colère. On dit des mots, ou on fait des choses, qui dépassent parfois ce qu’on avait imaginé ! On entre ainsi dans une spirale de violence.
Et ensuite, on ne sait plus comment se dépêtrer de la situation dans laquelle on s’est mis. Et on continue à faire du mal.
Je peux encore prier pour que l’amour de Dieu s’exprime aussi dans ce qui s’est passé. Que du bien puisse jaillir du mal qui s’est passé. Cela est en Son pouvoir, moi, je suis bien faible face au mal.
Je peux aussi prier pour moi-même, sous un autre angle. Je peux prier Dieu de me donner assez d’amour pour ne pas basculer dans la haine de l’autre, cette haine qui le·la déshumanise. En laissant son humanité à l’autre, je garde la mienne ! C’est un joli tour de force, n’est-ce pas !
Je pourrais enfin prier pour que cette personne rencontre Dieu, qu’elle soit ensuite animée par l’envie, le besoin de faire du bien.
Je peux en outre prier le Notre Père. Pardonne-nous nos offenses comme nous le pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. C’est dans cette prière la seule chose qui nous est demandé de faire. La seule. Tout le reste nous est donné. A nous, seulement, de pardonner.
Enfin, je pourrais prier pour qu’une pluie de bénédictions arrive sur lui, sur elle, avec douceur. Bien souvent, on est méchant parce qu’on est frustré, parce qu’on a peur, parce qu’on manque de quelque chose. Prier pour que la personne trouve des satisfactions nourrissantes dans son quotidien, pour qu’elle soit rassurée, aimée, choyée ou pour que ses besoins soient comblés, cela aussi pourrait amener ses méchancetés à s’estomper, voire à disparaître.
Prier pour les autres, aussi méchant·e·s qu’on les considère, c’est aussi travailler sa propre compassion. Cela n’est jamais complètement facile, de travailler sur sa compassion. Cela demande de la volonté, de la souplesse.
Mais on y arrive… et si l’on en doute, on peut demander à Dieu de nous accompagner sur ce chemin. Il répondra toujours présent !
Finalement, toutes ces prières sont les expressions d’ une seule qui consiste à demander à Dieu que mes ennemi·e·s disparaissent. Non pas enlevé·e·s par des rebelles en Amérique du Sud, non pas englouti·e·s par un tremblement de terre, non pas dans un trekking au Kamtchatka, mais parce qu’en m’appuyant sur Dieu, en recevant l’amour qu’Il me donne, je serai capable de donner cet amour aux méchant·e·s. Alors, ils disparaîtront car alors, où que je tourne mon regard, je ne verrais plus nulle part d’ennemi·e·s ou de méchant·e·s, mais seulement des frères et sœurs. Je serai en paix avec les autres. Mes ennemi·e·s auront disparu, grâce à Dieu.
Amen
A – Interlude
Sainte-Cène
A – Préface
Alors qu’il savait sa dernière heure arrivée, Jésus a partagé le repas avec tous ses disciples. Avec tous ses disciples, y compris Judas, qui allait le trahir.
Il faisait déjà ce qu’il disait : pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font…
Il faisait même plus que ce qu’il disait : il faisait le choix de faire du bien à Judas, en le laissant partager ce repas avec les disciples, alors même qu’il savait déjà que la trahison était en cours.
Jésus nous invite à recevoir aussi nos ennemis… et même à communier ensemble !
A – Institution
Rappelons-nous ces paroles de Jésus ; c’était le jeudi soir, avant son arrestation :
« Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps.
Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour la multitude.
Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.»
D – Cantique 24-06 C’est Toi, Seigneur, le pain rompu
D – Invitation
Eh bien oui, nous voilà tou·te·s invité·e·s à la même table.
Nous sommes invités par Jésus lui-même !
Il nous invite à partager son repas, ensemble.
Il nous invite à la même table, avec nos ami·e·s, avec aussi nos ennemi·e·s !
A tou·te·s, Jésus partage le même pain et le même vin.
Venez, car tout est prêt !
D – Prière d'humble accès
Seigneur Jésus,
Je ne me sens pas digne de ton invitation.
Mais toi, tu restaures mon humanité,
tu me rends ma dignité de fils, de fille de Dieu.
Tu m’accueilles à ta table,
et c’est avec reconnaissance que je réponds à cette invitation,
toi qui fus l’agneau offert à l’aveuglement d’une pseudo-justice.
D – Cantique 63-07 Christ, agneau de Dieu
D – Epiclèse
Eternel,
Nous allons ensemble célébrer la Cène.
Envoie sur nous Ton Esprit de Vie,
qui peut faire en nous toute chose nouvelle.
Nous recevons chacun·e le pain et le vin,
pour vivre à l’intérieur de nous une part de Ton Royaume.
Nous recevons ensemble le pain et le vin,
pour vivre à l’extérieur de nous une part de Ton Royaume.
D – Fraction – élévation
Le pain que nous rompons nous renvoie à Celui qui a dit : « je suis le pain vivant venu du ciel.
La coupe que nous élevons nous renvoie à Celui qui a aussi dit « je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure attaché à moi porte beaucoup de fruit. »
D – Communion Musique
D – Prière d'intercession
Réunis ici, ensemble,
au nom d’un même Père céleste,
au nom d’un même frère, Jésus-Christ,
au nom d’un même Esprit,
nous voulons Te prier les un·e·s pour les autres.
Comme le Christ nous y invite, prions pour celles et ceux qui nous persécutent, ou qui nous ont persécutés.
Nous prions pour celles et ceux qui sont quérulents, qui cherchent continuellement le petit détail qui leur donnera le droit d’attaquer.
Nous prions pour celles et ceux qui ont de la rancœur et revivent sans cesse les disputes et désaccords du passé.
Nous prions pour celles et ceux qui ont volé : volé une part de bien, une part de cœur, une part de bonheur.
Nous prions pour celles et ceux qui ont trahi : trahi une amitié, un serment, une promesse.
Nous prions pour celles et ceux qui ont agressé un frère ou une sœur en humanité, agression en paroles, agression en actes…
Nous prions pour les victimes qui vivent aujourd’hui encore avec un fardeau qui ne leur appartient pas, et qui bien souvent est lourd pour eux, pour elles. Qu’ils trouvent, qu’elles trouvent du soutien dans Ta présence et dans la présence de celles et ceux qui les aident, qui les aiment.
Nous prions aussi pour nous-mêmes, qui bien souvent avons aussi trahi, agressé, volé… parfois même sans nous en rendre compte !
D – Action de grâces
Merci Seigneur pour ce repas qui nous rassasie.
Merci pour Ta présence dans notre monde, même si nous ne savons pas toujours la voir, la percevoir.
Merci pour nos ennemis, qu’ils nous permettent de nous exercer à toujours plus de compassion, pour annoncer Ton Royaume.
Merci pour les familles de la terre, pour les enfants qui s’expriment, qui jouent, qui rient et qui nous rappellent que rien n’est plus précieux que la vie.
Merci pour cette communion qui fait de nous des frères et des sœurs, enfants d’un même Père céleste, que nous prions maintenant :
D – Notre Père
D – Retour
A – Annonces
A – Offrande Musique
A – Cantique 46-04 Veille et prie et sois fervent
D – Envoi
Quelle mission nous est mise sur les épaules !
Prier pour nos ennemis et ceux qui nous persécutent,
prier pour les méchants,
et leur souhaiter du bien !
Notre humanité est à ce prix !
Sachons nous montrer digne
de notre humanité,
sachons l’honorer et la chérir.
D – Bénédiction
Que l’Eternel vous bénisse et vous garde !
Qu’Il vous donne l’enthousiasme d’une vie libérée de la rancoeur !
Qu’Il vous donne l’élan de cette compassion universelle !
Lui qui est Père, Fils et Esprit de liberté.
Amen.
A – Postlude
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