Envoyés vers les nations - Matthieu 28, 16-20
Lecture du texte biblique
Puis message
Jésus nous envoie jusqu’au bout du monde… Et il nous parle avec autorité puisqu’il a reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre...
Mais a-t-il idée, Jésus, de l’état du monde aujourd’hui ? Pense-t-il qu’il est facile de quitter la Suisse pour aller apporter son message à l’autre bout du monde ? On n’est déjà même pas sûrs de pouvoir partir en vacances dans les pays voisins… alors partir vers toutes les nations… Ca fait quand même beaucoup de kilomètres, ça...
Hors crise Covid, en plus, je ne sais pas s’il est tout à fait au courant, Jésus, mais il faudrait qu’on réduise un peu nos voyages, parce qu’ils abîment notre petite planète…
Que dit Jésus, réellement ? Il ne s’agit pas de partir en voyage touristique pour aller acheter des cigares à Cuba, des loukoums en Turquie, des mangas au Japon ou du thé en Chine, ni de faire le tour du monde à vitesse supersonique.
Il s’agit d’aller vers les nations pour leur apporter la bonne nouvelle, leur parler de Jésus et pour les baptiser.
Mais pour cela il faut aller à la rencontre des personnes qui constituent ces nations, ici et ailleurs… Cela tombe bien, hier, c’était la Pentecôte, cette date où l’on se souvient que les disciples ont reçu le don des langues. Et grâce aux langues différentes, on peut communiquer les uns avec les autres. On peut répondre à cet envoi du Christ.
Mais est-il toujours nécessaire de partir à l’autre bout du monde pour partager et vivre de l’Evangile ? Aujourd’hui, nos aïeux ont tellement bien fait leur travail, ont tellement bien su convaincre de son utilité, que les écoles sont devenues laïques et obligatoires, alors qu’elles ont été fondées par des religieux et religieuses qui pensaient que le savoir devait être partagé ; les hôpitaux eux aussi sont devenus laïcs, alors qu’ils ont été fondés par des religieux et religieuses qui pensaient que prendre soin des pauvres et des faibles n’était pas une perte de temps mais une obligation morale… Loin de moi l’idée de regretter ces temps passés ! Aujourd’hui, et nous l’avons particulièrement vécu ces derniers mois, prendre soin des plus petits, des plus faibles, c’est l’affaire de tous et de toutes, pas seulement de quelques-uns, quelques-unes qui en auraient reçu la vocation.
Il reste encore à faire et à inventer pour être proches de celles et ceux qui en ont besoin, de celles et ceux qui vivent ici et maintenant sur des continents-émotions que nous ne soupçonnons pas : continents-émotions nommés solitude, viol, rejet, violence, injustice, dettes…
Le Christ lui-même nous invite à nous faire proches, à prendre soin des plus petits, des malades, des prisonniers, des affamés. Chaque fois qu’on le fait pour un de nos frères, pour une de nos sœurs, c’est à lui-même, Jésus, qu’on le fait.
Jésus ne nous a jamais dit que cela serait facile. Mais il nous a fait une promesse : il sera avec nous, avec chacune, avec chacun, jusqu’à la fin des temps, jusqu’à la fin du monde.
Porté·e·s par ce compagnonage du quotidien, nous pouvons nous mettre en route, en paroles et en actes… Et, comme nous le chantions, le monde saura, que nous sommes chrétiennes et chrétiens, par l’amour dont nos actes sont empreints.
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