Méditation pour la Semaine sainte (8 avril 2020)
Méditation du mercredi 8 avril 2020
« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléopas, et Marie de Magdala. Jésus donc, voyant sa mère et, se tenant tout près, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. (Jean 19, 25 – 27)
A la Croix, la communauté des amis de Jésus s’est désintégrée. Judas l’a trahi, Pierre l’a renié, les autres se sont enfuis, inquiets pour leur vie.
Il ne reste plus qu’un homme et trois femmes. Les femmes seraient-elles donc trois fois plus courageuses que les hommes à l’heure où tout semble s’écrouler ? A l’heure où l’on ne peut plus rien « faire », mais juste « être là » ?
Au pied de la Croix, pourtant, se produit une naissance.
Explications. Une femme perd son fils. Et cette femme, Marie, dont le chagrin est irréparable, reçoit un autre fils.
Seulement, il faut bien se comprendre. Marie, manifestement veuve et « seule » dans cette scène, vit sous la protection de son fils Jésus. C’est la coutume alors en Israël. Une femme ne peut vivre que sous la protection d’un homme. Un autre « fils » protecteur doit prendre le relais. Jésus, sur le point de s’en aller, désigne son successeur dans cette tâche et confie donc sa mère au disciple bien-aimé. Et ce dernier prend immédiatement à cœur sa nouvelle mission et accueille Marie chez lui.
En même temps cette parole du Christ sur la Croix est à double sens. Ce n’est pas seulement le disciple bien-aimé qui est appelé à prendre le relais en prenant soin de la mère de Jésus.
Tous les disciples, et après eux toutes les croyantes et tous les croyants, sont appelés à prendre le relais. Prendre soin les uns des autres. Continuer ce que Jésus a commencé à entreprendre.
Une communauté embryonnaire – et pour l’instant traumatisée – doit maintenant grandir et se construire pour marcher sur les traces du Fils.
C’est ni plus ni moins la naissance de l’Eglise. La communauté de celles et ceux qui tentent de vivre de l’amour du Christ. Et cela commence par prendre soin de celui ou celle qui en a besoin.
A nous de prendre le relais.
Prendre soin de l’autre pour commencer la pratique de l’amour du Christ… des mots qui résonnent de façon brûlante dans ce temps d’épidémie.
Christophe Reymond, avril 2020
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