Seigneur,
apprends-moi à prévoir le plan
sans me tourmenter,
à imaginer l'œuvre
sans me désoler si elle jaillit autrement.
Aide-moi au départ de l'ouvrage,
là où je suis le plus faible.
Aide-moi au cœur du labeur
à tenir serré le fil de l'attention.
Et surtout comble toi-même
les vides de mon œuvre, Seigneur !
Garde en moi l'espérance de l'imperfection,
sans quoi je perdrais cœur.
Garde-moi dans l'impuissance de la perfection,
sans quoi je me perdrais d'orgueil.
Purifie mon regard :
quand je fais mal,
il n'est pas sûr que ce soit mal,
et quand je fais bien,
il n'est pas sûr que ce soit bien.
Rappelle-moi que l'ouvrage de mes mains t'appartient ;
que, si je le fais pour plaire aux autres,
comme la fleur de l'herbe je fanerai au soir ;
mais si je le fais pour l'amour du bien,
je demeurerai dans le bien.
Copiste ou enlumineur anonyme
Revue PRIER no 415, octobre 2019
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