L’amitié de Dieu nous est certaine
Son amour nous est assuré.
Dieu n’a pas seulement parlé
Il a agi
Il s’est montré en Jésus
Vulnérable et fragile
Dieu autre
Comme personne ne l’avait imaginé
Dieu à même
De comprendre et d’entendre
Ce qu’est une vie humaine
Dieu ne s’est pas contenté de paroles
Tombées du haut du ciel
Il est venu
Dans la chair et le sang d’un homme
Vivre la vie des humains
Jusqu’à la mort même
Dieu n’est pas que mots
Il est vie
Vie partagée
Vie donnée
Communion
Qui étanche les soifs terribles
Qui apaise les faims profondes
Celles que nulle eau
Que nul pain
Ne peuvent satisfaire
Parce qu’il y a en nous
Une faim profonde
Une soif terrible
De relations vives
De rencontres vraies
De sens et de vérité
Qu’aucun objet
Même le plus précieux
Ne peut combler
Oui, il y a en nous
Une soif et une faim
Que le monde contemporain
Voudrait faire taire
Et dont il cherche à nous distraire
En multipliant les objets connectés
Les sollicitations
Les événements
Mais la bonne nouvelle
L’Evangile
Réveille en nous cette faim et cette soif
Et nous fait désirer
Ce qui demeure quand tout passe
Ce qui résiste quand tout casse
Bienvenue à chacune et à chacun
Pour prier, méditer, chanter,
Communier ensemble
Dans la confiance que Dieu se tient là
Où deux ou trois
Se réunissent en son nom.
Dieu humble et proche
Toi qui dépasses
Tout ce que nous pouvons dire et penser
Mais toi aussi
Qui est devenu comme l’un de nous
Vulnérable
Nous avons faim et soif de toi
Faim de ton amour
Soif de ton amitié
Faim de ta confiance
Soif de ton respect
Devant toi nous nous tenons
Avec tout ce qui nous habite
Nous constitue
Nous construit
Mais aussi avec tout ce qui nous hante
Ce qui nous affaiblit
Ce qui nous détruit
Nous nous tenons devant toi
Qui pardonnes
Et relèves
Et c’est parce que tu nous pardonnes
Que nous pouvons te louer
Et te chanter
Avec la création toute entière
Ah, quel bonheur de te célébrer, Seigneur,
De chanter ton nom au-dessus de tout nom,
De raconter ta tendresse dès le matin,
Ta fidélité au long des nuits
Sur le luth et la harpe
Au doux murmure de la lyre !
Tu me combles de joie, Seigneur,
Par tes interventions !
Je m’émerveille devant l’œuvre de tes mains.
Qu’elles sont grandes tes actions
Et comme tes pensées éclairent le monde !
L’insensé et le superficiel ne peuvent comprendre !
Les artisans de tromperie poussent comme le chiendent,
Mais ils n’ont pas d’avenir.
Toi, le sublime, tu es là éternellement.
Tes ennemis, Seigneur, ne seront pas toujours vainqueurs.
Les artisans de mensonge se déchirent entre eux.
Tu me portes chance.
Tu m’enveloppes d’un baume parfumé
Je regarde en face ceux qui me dévisagent.
J’entends les propos de ceux qui me préparent un piège.
Le juste fleurit comme le palmier,
Il s’épanouit comme un cèdre du Liban.
Plantés dans le Temple du Seigneur,
Ils fleuriront sur ses parvis.
Ils seront féconds, même dans leur vieillesse.
Toujours verts, remplis de sève et florissants,
Pour proclamer partout :
« Il est droit, le Seigneur, mon roc, il est vrai. »
Je me tourne vers toi
Dieu humble et proche
Et je te confesse
Ce qui me détourne de toi
Et qui pourtant m’attire
Ce qui fait obstacle à ton amitié
Ce qui vient éteindre
Ma faim et ma soif de toi…
Dieu est fidèle et juste
Il ne se repent pas de ses appels
Il ne regrette pas de nous aimer.
Lui ne se fatigue pas de nous
Toujours il tend la main à celui qui chute
Et qui cherche à se relever.
Ce qui nous effraie ne l’effraie pas
Ce qui nous trouble ne le trouble pas
Ce qui nous semble impossible
Ne l’est pas pour lui.
Son pardon, il nous le donne
Son courage, il nous le donne
Sa force, il nous la donne
Chers amies et amis
Frères et sœurs dans le Christ,
Les personnes qui résident à la Colline savent d’expérience ce qu’est un objet de mémoire et un symbole. Ils ont, en raison des circonstances, voulu ou dû quitter une maison, un appartement, une ferme et ils n’ont, évidemment, pas pu prendre avec eux tous leurs meubles, leurs objets qui constituaient leur chez eux. Mais ils ont pris une table de nuit, une commode, une photographie, un tableau, un bougeoir, une alliance… quelques objets qui résument et rappellent leur vie, des personnes aimées, des lieux, une activité, un métier. Ils savent d’expérience la force de ces objets pour mettre en contact avec le passé.
Ces objets ne sont pas toute la réalité, mais quand ils les regardent, le passé resurgit, presque tout entier. Et ils peuvent méditer sur lui. Penser à celles et ceux qu’ils aiment. Se remémorer des moments intenses, significatifs, des moments qui les ont construits.
Mais ces objets ne font pas que rappeler le passé, ils disent aussi un amour, une amitié, une enfance, une communion, des convictions, une espérance. En un mot ces objets symbolisent quelque chose qui les dépasse, quelque chose qui est plus grand qu’eux. Ils ne sont pas l’amour, la conviction ou l’amitié eux-mêmes, mais ils y renvoient et ils les disent possibles.
Je collectionne les cloches et chaque fois que je vais dans un nouveau pays, je tente de ramener au moins une cloche et chacune me rappelle une situation, un lieu, une rencontre, une atmosphère. Mais plus encore, elles me disent une commune appartenance, une commune humanité : il n’est pas de pays où je n’ai pas trouvé de cloches. Comme si la cloche était universelle. Les cloches expriment le besoin de rassembler pour le repas, de repérer un animal, d’avertir d’une arrivée, de signaler une présence. Elles me disent notre commune humanité dans des formes différentes. Elles symbolisent pour moi cette humanité une et diverse.
Rappel d’un passé commun
Lorsque Jésus se prépare à quitter ses amis, il leur laisse non pas un objet, mais un rituel, le partage du pain et du vin, partage qui leur rappelle, à eux ses amis, tous les moments vécus avec lui, lorsque chemin faisant ils partageait ensemble le repas, échangeaient et discutaient. Moments de communion, d’interrogation, parfois d’incompréhension. Moments riches où la foi des disciples se construisaient, tant bien que mal, selon les circonstances.
Mais le pain et le vin ne font pas que rappeler les moments vécus avec lui sur la terre de Palestine. Nous en serions exclus.
Le don d’une vie
Jésus associe le pain avec sa chair et le vin avec son sang. C’est un peu curieux, voire étrange, ou choquant. D’ailleurs on a accusé l’Eglise primitive de pratiquer le cannibalisme.
Mais l’expression chair et sang, dans sa crudité, désigne dans le langage de la Bible, la personne humaine toute entière. Le partage du pain et du vin évoque alors plus que les temps de convivialité. Il dit le don que Jésus fait de sa vie et de sa personne. Le don de sa vie quand il s’oppose au mal et à toutes ses formes, lorsqu’il affronte tout ce qui défigure l’humain et le divin, jusqu’à en mourir.
Le pain et le vin, la chair et le sang, disent ensemble que Dieu n’a pas fait que parler du haut de cieux, qu’il ne s’est pas contenté de mots lancés à la volée et de promesses, mais qu’il est venu partager la vie des femmes et des hommes.
Et pour dire cette venue et ce don, quoi de mieux qu’un repas, une image universelle, tant manger et boire font partie des besoins communs à tous les humains, tant manger et boire sont ritualisés dans toutes les cultures comme un moment essentiel pour constituer la communauté humaine. On doit méditer la mode actuelle du fast food…
Pour dire sa venue dans le monde, Dieu choisit un repas, symbole d’humanité, de fraternité, d’échange et de communion. Pour dire sa venue, Dieu choisit un geste universel, compréhensible en tous lieux.
Manger, c’est méditer
Mais il faut aller un pas plus loin. Manger et boire, nous en savons l’importance essentielle pour être en vie. Manger et boire font partie de ces besoins fondamentaux comme respirer, dormir ou éliminer. Ne pas respecter ces besoins, c’est se condamner à plus ou moins brève échéance à la mort. La canicule nous l’a rappelé.
Or Jésus invite à penser une vie autre, qu’il appelle éternelle, une vie qui ne concerne pas que le corps, mais l’humain tout entier. Ce que déjà disait le premier Testament : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».
La vie de l’être humain ne se résume pas à manger et boire pour nourrir son corps. L’être humain a d’autres besoins fondamentaux, besoins de relations — sans elles pas de vie humaine —, besoin de sens, besoin de reconnaissance, besoin d’agir et d’entreprendre, besoin d’aimer, besoin de beauté…
En disant que sa chair et son sang — sa personne — sont vraie nourriture et vraie boisson, Jésus appelle ses amis à se nourrir de sa vie, de sa manière d’être au monde, de sa manière d’entrer en relation avec Dieu, de manière de trouver sens à sa vie. Jésus croit l’être humain fait pour une relation vive avec Dieu, avec ce qui le dépasse et qui donne poids à son existence.
On pourrait dire, pour prolonger l’image de la nourriture, qu’il invite ses amis à mâcher sa vie, à la ruminer. Ces deux mots ont été repris dans la tradition chrétienne pour parler de la méditation, ces moments de prière où l’on reprend pour soi un mot, une parole de l’Evangile que l’on répète à l’envi.
Par ce repas qu’il nous laisse, et qui symbolise sa venue, la communion avec lui et avec les autres, sa présence ici et maintenant, Jésus nous appelle à méditer et à nous nourrir jour après jour d’une parole de lui et de son Père. Une parole qui nous dit sa tendresse infinie, son pardon, son amitié, sa présence.
Exercice simple et qui peut nous délivrer de nos ruminations douloureuses. Exercice simple qui nous fait demeurer en lui.
Lorsque vous recevrez le pain et le vin, je vous invite à vous souvenir d’un moment où vous avez senti la proximité de Dieu, d’un moment où vous avez pu vous dire, Dieu était là, car c’est aussi cela que le pain et le vin rappellent à nous qui n’avons pas vécu en Palestine.
Amen !
Devant la table dressée
Devant le pain et le vin de son amour
Nous faisons mémoire
De celles et ceux qui ne sont plus
Et qui nous ont précédés
Dans l’immense tendresse du Père
Et nous sommes en communion
Avec les personnes dans le deuil.
Devant la table dressée
En face de l’adversaire
Nous sommes en communion
Avec tous les chrétiens
Nos frères et sœurs persécutés
À cause de leur foi
Et avec toutes les personnes qui souffrent
Pour une opinion, une foi, une conviction.
Devant la table dressée
Qui annonce le grand festin
De la tendresse de Dieu
Nous proclamons notre espérance
C’est pourquoi nous prions
Prière de Philippe
Oui, il est juste et bon
De te louer, toi notre Dieu
Toi qui calmes notre faim
Et qui apaises notre soif.
Avec la création toute entière
Avec tout ce qui vit
Nous te louons
Et nous te chantons.
Notre Père qui es aux cieux
Que ton nom soit sanctifié
Que ton règne vienne
Que ta volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd’hui
Notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi
À ceux qui nous ont offensés
Et ne nous soumets pas à la tentation
Mais délivre-nous du mal
Car c’est à toi qu’appartiennent
Le règne, la puissance et la gloire
Au siècle des siècles
Amen !
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