Six chapitres avant, l’histoire d’Abraham commence avec une promesse, celle que Dieu fera de lui une grande nation, aussi nombreuse que les étoiles du ciel, ou que le sable qui est sur le bord de la mer.
Et pour que cette promesse se réalise, il a une partenaire, sa femme, Sara.
Mais voilà, ils attendent, ils attendent, et toujours pas d’enfant.
Résignés, perdus, ils ont essayés de faire passer leur descendance par Hagar, une servante Egyptienne. Mais ça a réveillé trop de choses chez Sara. Elle n’était pas à la hauteur, pas accomplie, et la jalousie la prise.
Dieu n’a pas cessé de redire sa promesse, et eux ils attendent, ils attendent. Que peuvent-ils attendre à part un miracle ?
Alors qu’ils attendent sous la chaleur du jour, se sont des étrangers qui arrivent. La capacité d’accueillir d’Abraham est intact. En tant que bon mésopotamien, il se laisse tellement déranger par les étrangers qu’on a l’impression que ça ne le dérange même pas. Il lâche tout ce qu’il fait afin que les hommes de passages puissent se sentir à l’aise et poursuivre leur route rassasiés.
Mais voilà, ils ne sont pas de simples voyageurs, ils apportent un message de Dieu, un message à la fois connu, mais toujours aussi bouleversant.
Malgré l’âge et la stérilité, la promesse de Dieu se réalisera.
Alors Sara rit. Elle rit face à l’impossible. Elle rit d’inespéré.
Alors qu’Abraham a fait preuve d’une grande hospitalité, Sara, elle, a besoin de lâcher avant d’y arriver.
Pour donner naissance, elle a d’abord besoin de redonner naissance à sa capacité d’accueil.
Sarah a ri en elle-même. Elle se dit qu’elle ne peut plus avoir de plaisir et qu’Abraham est vieux. C’est à ce moment qu’apparaît le nom de YHWH pour la première fois dans ce récit (hormis le premier verset à valeur d’introduction). Il souligne qu’elle a ri et donne d’autres raisons qu’elle. Alors qu’elle axait sur son absence de plaisir, il ramène sur la possibilité de donner naissance. Alors qu’elle cite la vieillesse d’Abraham, YHWH souligne la sienne. Sarah n’arrive pas à accueillir cette annonce, et elle trouve des excuses extérieures. YHWH vient la chercher pour la ramener à elle et montrer que la situation qu’elle vit n’est que son présent, et qu’il peut évoluer.
Ensuite, Sarah nie, prise par la peur. Peur de quoi ? De mentir à Dieu ? D’avoir un enfant miraculeusement ? Je dirais qu’elle a peur de se laisser entraîner dans le projet de Dieu, de lâcher son point de vue dans lequel elle vit depuis des années. YHWH souligne qu’elle a bel et bien ri. Non pour la rendre honteuse, mais pour la confronter et l’aider à sortir son émotion, qu’elle ne reste pas en elle-même, mais qu’elle puisse être partagée. Après ce rire et le dialogue qui s'en suit, la capacité d'accueil de Sarah est guérie. Elle peut accueillir la promesse inespérée sous la forme d'un enfant, un enfant à qui il sera donné le nom d'Isaac, c’est-à-dire celui qui rit.
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