Musique
« Père, pardonne-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font » dit Jésus, pendu à sa croix.
Sans doute les seuls mots possibles pour ouvrir ce culte de Vendredi St : l’espérance d’un Dieu qui nous pardonne même quand nous nous en prenons à son fils…
Bienvenue à chacun, en ce jour particulier.
Et en guise de réponse à ces mots de Jésus, comme notre prière, chantons ensemble :
Chant 33/13, 3 premières strophes
« Tu seras avec moi au paradis », répond Jésus à l’un des deux brigands, crucifiés comme lui.
Dans cet ultime moment, alors que tout le système s’est retourné contre lui, Jésus, solidaire jusqu’au bout, continue sa mission reçue et ouvre toutes grandes les portes du paradis à qui le demande.
C’est l’histoire « injuste » des ouvriers de la dernière heure ! C’est le doute posé sur notre propre sens de la justice. Et, comme l’autre brigand, on peut se moquer de cette joue tendue et de ces bras toujours ouverts… Mais on peut aussi mesurer combien le monde serait différent si l’on se laissait convertir à cette autre justice.
« Tu seras avec moi au paradis », répond Jésus aux brigands que nous sommes.
Respiration musicale
« Voici ton fils ; voici ta mère », dit Jésus à Marie et à Jean, présents aux pieds de la croix.
C’est comme si, là, sur cette décharge qu’était le Golgotha, à l’heure où l’absence allait être patente, criante, effrayante, naissait une nouvelle famille. Famille de conviction plutôt que de sang ; famille pour faire face ensemble à l’inconnu de l’avenir ; famille héritière des promesses, responsable des promesses reçues ; famille par moment méprisée…
Cette famille, c’est nous et tous ceux qui aujourd’hui sont comme Marie et Jean, au pieds de la croix.
Chantons :
Chant 36/17 1,2,3,4
Ps 22 1-21 (lectrice) :
« Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné, Et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes?
Mon Dieu! je crie le jour, et tu ne réponds pas; La nuit, et je n'ai point de repos.
Pourtant tu es le Saint, Tu sièges au milieu des louanges d'Israël.
En toi se confiaient nos pères; Ils se confiaient, et tu les délivrais.
Ils criaient à toi, et ils étaient sauvés; Ils se confiaient en toi, et ils n'étaient point confus.
Et moi, je suis un ver et non un homme, L'opprobre des hommes et le méprisé du peuple.
Tous ceux qui me voient se moquent de moi, Ils ouvrent la bouche, secouent la tête:
Recommande-toi à l'Éternel! L'Éternel le sauvera, Il le délivrera, puisqu'il l'aime ! -
Oui, tu m'as fait sortir du sein maternel, Tu m'as mis en sûreté sur les mamelles de ma mère;
Dès le sein maternel j'ai été sous ta garde, Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.
Ne t'éloigne pas de moi quand la détresse est proche, Quand personne ne vient à mon secours !
De nombreux taureaux sont autour de moi, Des taureaux de Basan m'environnent.
Ils ouvrent contre moi leur gueule, Semblables au lion qui déchire et rugit. Je suis comme de l'eau qui s'écoule, Et tous mes os se séparent ; Mon coeur est comme de la cire, Il se fond dans mes entrailles.
Ma force se dessèche comme l'argile, Et ma langue s'attache à mon palais ; Tu me réduis à la poussière de la mort.
Car des chiens m'environnent, Une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds.
Je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent;
Ils se partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique.
Et toi, Éternel, ne t'éloigne pas ! Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours !
Protège mon âme contre le glaive, Ma vie contre le pouvoir des chiens ! Sauve-moi de la gueule du lion, Délivre-moi des cornes du buffle ! »
Respiration musicale
« J’ai soif ! »
Celui qui disait à la Samaritaine qu’il avait l’eau vive, celle propre à assouvir toutes les soifs humaines, crie ce jour-là sa soif…
Est-ce à dire, comme lorsqu’il lançait son cri d’abandon, que finalement tous les mots d’avant, ceux de son ministère, se ses sermons, étaient creux, de la poudre aux yeux, si peu efficients ?
N’était-il qu’un beau prêcheur ? Un prêcheur de plus, en fait ? Et n’ont-ils pas eu raison, les témoins d’alors, d’ironiser : « sauve-toi, toi-même ! »
Aujourd’hui, à la place qui est la mienne, si je peux comprendre l’ironie exprimée cet après-midi-là et tous les autres jours jusqu’à aujourd’hui, je ne peux pourtant que… que recevoir cette soif et ce sentiment d’abandon ; recevoir ce vide, ce vide qui fait écho à mon vide ; recevoir cette soif inextinguible, sa soif, ma soif…
Et c’est comme si, alors, sa soif répondait à la mienne, m’orientant vers sa source !
A ce moment-là, certes, le ciel se tait mais il avait parlé : « celui-ci est mon fils bien-aimé, en lui je mets toute ma joie ».
Oui, sur la croix, Jésus a eu soif. On peut se moquer de cette soif ; elle peut aussi semer le doute en nous… Reste qu’à la recevoir, elle vient, d’une drôle de manière, comme assouvir notre soif puisque elle nous invite à reconnaître notre manque fondamental, à l’accepter et, quoiqu’il arrive, le confier à Dieu seul.
Chant 46/08 1,2,3,4
Jean 19 23-30 (lectrice) :
« Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux:
Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats.
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.
Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils.
Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.
Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie: J'ai soif.
Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche.
Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit.
Respiration musicale
Cène :
1. Introduction : Avant son arrestation et tout ce qui s’en est suivi, Jésus invita ses disciples à se retrouver régulièrement autour de la table pour faire mémoire de tout cela. Ce matin, en écho à ce que nous venons de nous rappeler, prenons aussi le temps de ce repas partagé qui nous donnera les forces de la route et de la mission à venir.
2. Préface : levons-nous pour prier et chanter (62/42) :
« O Dieu,
Devant le don de ton amour que la croix nous donne à découvrir, devant ton humilité prête à se mettre aux pieds des hommes et des femmes du monde pour gagner leur cœur, devant le mystère de ton attachement aux humains que nous sommes, nous ne pouvons que te célébrer…
Célébrer le Père que tu te révèles être, les bras toujours ouverts pour nous accueillir ;
Célébrer le Frère qu’en Jésus nous découvrons avoir et qui nous indique le chemin ;
Célébrer l’Esprit, cet infatigable interprète.
C’est pourquoi avec l’Eglise universelle, avec les anges et la grande nuée des témoins, nous exaltons ton saint nom et nous chantons ta gloire :
Chant 62/42
3. Matthieu 26 26-29 (lectrice)
Rappelons-nous ces autres paroles de Jésus ; c’était le jeudi soir, avant la prière de Jésus à Gethsémané et son arrestation :
« Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps.
Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous;
car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés.
Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.
Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers. »
4. Prière :
« Nous souvenant ce matin des paroles de Jésus sur la croix et nous souvenant aussi que, malgré son déchaînement, la justice humaine n’eut pas le dernier mot sur sa vie, nous te présentons, Père, ce pain et cette coupe où tu veux nous faire goûter le pain de la Vie et la coupe du Royaume.
Ton Esprit seul donne cette vie : que par son souffle, nous ayons communion au corps et au sang de ton Fils, notre Seigneur.
Que ce même Esprit nous donne d’être cette famille voulue et rassemblée par Jésus, des frères et des sœurs qui te disons ensemble : NP. »
5. Invitation :
« Venez car tout est prêt » (avec psautier)
6. Fraction et élévation :
« Le pain que nous rompons nous renvoie à Celui qui a dit : « je suis le pain vivant venu du ciel » »
« La coupe que nous élevons nous renvoie à Celui qui a aussi dit « je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure attaché à moi porte beaucoup de fruit »
7. Chant 24/04 1,2,3
8. Communion
9. Reconnaissance :
« Nul doute que nos mots sont bien légers devant tout ce que tu as fait pour nous, Seigneur ! Reçois pourtant ce matin notre reconnaissance profonde. Amen »
Annonces
Luc 23 44-49 (lectrice)
« Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure.
Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu.
Jésus s'écria d'une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira.
Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: Certainement, cet homme était juste.
Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s'en retournèrent, se frappant la poitrine.
Tous les familiers de Jésus, et les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l'éloignement et regardaient ce qui se passait ».
Bénédiction :
« Père, je remets mon esprit entre tes mains » : c’est donc l’ultime parole de Jésus sur la croix, selon l’évangéliste Luc. La 7ème retenue par la tradition.
Elle est pour nous comme une indication précieuse : malgré notre impression d’être, plus souvent qu’à notre tour, la marionnette des événements, nous pouvons habiter ceux-là de vrais choix ; leur donner portée et sens ; leur insuffler un état d’esprit.
Ainsi Jésus choisit d’adresser ses derniers mots à Dieu et de lui confier son sort. Cela ne change rien au fait que la mort vient mais cela change tout quant au sens qu’elle prend pour lui.
Confions-nous nous aussi à Dieu et levons-nous pour recevoir sa bénédiction :
Dieu n’a pas sauvé Jésus de la mort mais il l’a ressuscité !
Il a le même projet pour nous.
En ce Vendredi St, allons dans l’assurance de son amour et dans sa paix.
Amen
Musique
LZ/avril 2019
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