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Sa lumière sur nos limites

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1037 Sa lumière sur nos limites /trouver/cultes-complets/11-ordinaire/1037-sa-lumiere-sur-nos-limites
Référence biblique
Jn 8, 12

Culte au temps ordinaire

Liturgie d’entrée

Orgue :

Ouverture

Invocation

Chant 49-14

Psaume 2

Chant 5,1.3.5

Acte de repentance

Chant 61-18

Parole de grâces

Chant 61-37

Liturgie de la parole

Prière d’illumination

Lecture : Jérémie 2,5 ; 11-13

Chant 63-54

Lecture : Jean 8,12

orgue :

Prédication

Orgue

Annonces

Intercession

Chant 46-07

Liturgie d’envoi

Chant 62-81

Bénédiction

Orgue :


Liturgie d’entrée

Orgue :

Ouverture

Où tu te tiens,

Dieu se tient.

Où que tu sois

Dieu est

Lui qui promet

D’être avec nous,

Avec chacune et chacun,

Et d’habiter au cœur de notre cœur

Pour que nous habitions

Au cœur de son cœur.

Où tu te tiens,

Dieu se tient,

Pour te bénir

Pour t’écouter

Pour te relever

Pour t’accompagner.

Où nous nous tenons

Dieu se tient

Pour nous apprendre à vivre

Et à aimer

Pour nous aider à faire ensemble

Communauté de vie.

Oui, par Dieu,

Nous sommes les uns et les autres

En communion

Malgré la distance

Ou la diversité des circonstances.

Et en ce dimanche matin

Dieu nous visite

Il frappe à notre porte

À nous de lui ouvrir

Et de lui faire bon accueil.

Bienvenue à chacune et à chacun

En ce dimanche matin

Nous tous chercheurs de Dieu.

Que son amitié nous soit certaine.

Nous invoquons Dieu debout

Puis nous chanterons :

« Dieu trois fois saint, trois fois béni »

Au cantique 49-14


Invocation

Notre Dieu

Dieu humble et proche

Toi qui te caches

Pour que nous te cherchions

Toi qui te révèles

Où nous ne te cherchons pas

Tu es ici et là

Auprès de chacune et de chacun.

Nous sommes ici ou là

Ouverts à ta présence

Les mains vides

Mendiantes,

En attente.

Il est des jours

Où ta présence est si vive

Que notre cœur palpite

Et frissonne de joie…

Il est des jours

Où ton absence est si douloureuse

Que notre cœur semble s’éteindre…

En ce jour

En cette heure

Que notre cœur soit en fête

Que notre cœur soit en deuil

Fais-nous signe

À nous qui te cherchons.

Entends nos prières

Parle-nous au plus intime de notre être

Et donnes-nous de te reconnaître

Dans le visage de notre prochain.

Amen !

Chant 49-14


Psaume 2

Nous écoutons le psaume 2, comme une introduction au thème des trois cultes célébrés à Chexbres : Au secours, Dieu revient, au secours Dieu, reviens !

Pourquoi ce trouble parmi les nations ?

En quoi les peuples se sentent-ils menacés ?

Les guides des peuples se coalisent,

Les puissants se concertent

Contre Dieu et son envoyé.

« Débarrassons-nous

Des liens qu’ils nous imposent

Vivons libres sans leur autorité ! »

Le créateur des mondes visibles et invisibles

Sourit devant cette panique.

Il leur laisse une brûlure au cœur

Il dit non dans son indignation.

« J’ai consacré mon Messie à Jérusalem

Sur la montagne de mon sanctuaire. »

Je publierai la parole du Seigneur.

Il m’a dit : « Toi, mon fils,

Aujourd’hui je t’ai engendré.

Demande et je te confierai tous les peuples de la terre.

Tu ne laisseras pas place à l’injustice

Tu briseras ce qui engendre la violence

Conduis-les dans la justice.

Façonne-les à mon image. »

Maintenant, vous, les guides des peuples

Essayez de comprendre :

Le temps de la conversion est venu.

Venez vous mettre au service du Seigneur dans l’éblouissement de l’Esprit.

Exultez de joie dans l’adoration.

C’est un si grand tourment de lui tourner le dos !

Heureux ceux qui mettent leur confiance en lui.

Chant 5,1.3.5,  Sois attentif à ma prière

Après la prière de repentance, nous chanterons : « Jésus le Christ, lumière intérieure », cantique 61-18, puis après les paroles de grâces, nous chanterons : « O ma joie et mon espérance, le Seigneur est mon chant », cantique 61-37.

Nous faisons silence devant Dieu pour déposer ce qui nous pèse, ce qui nous sépare d’une sœur ou d’un frère, ou de Dieu.

Acte de repentance

« Débarrassons-nous

Des liens qu’ils nous imposent

Vivons libres sans leur autorité ! »

Mon Dieu,

Oui, il m’arrive de trouver

Ton fardeau trop lourd,

Tes liens trop serrés,

Ton autorité trop imposante.

Il y a des jours

Où je voudrais me débarrasser de toi

De l’exigence qui selon mes pensées

S’attache à ton appel…

Il y a des jours où je voudrais

Penser sans toi

Vivre sans toi

Etre sans toi

Parce que la question que tu es

M’est trop difficile à envisager

Parce que l’image que j’ai de toi

Sans doute te défigure.

Alors fais-moi revenir

Et convertis mon regard

Pour que je te salue

Comme celui qui est

Tout Autre qu’un autre

Incomparable !

Amen !

Chant 61-18


Parole de grâces

Levons-nous

Puisque Dieu nous relève

Et écoutons la parole de grâce.

« Heureux celles et ceux

Qui mettent leur confiance en lui. »

Oui, heureux sommes-nous

Si nous plaçons notre confiance

En celui que l’on ne peut comparer

À aucun autre,

En celui qui nous aime

Comme on n’a jamais aimé,

En celui qui pardonne

Sans regret et sans compter,

En celui qui nous espère

Comme jamais personne

Ne nous a espérés.

Oui, heureux sommes-nous

Si nous plaçons en lui notre confiance

Il est fidèle et juste pour nous relever

Et pour convertir notre cœur

À sa tendresse.

Amen !

Chant 61-37


Liturgie de la parole

Après la première lecture, nous chanterons « Heureux celui qui écoute la parole de Dieu et qui la garde », cantique 63-54

Prière d’illumination

Notre Dieu,

Ta parole est vérité.

Rends nous disponibles

Et disposés

Pour toi et pour autrui

Par ta vérité.

Ta parole est vérité.

Par elle, rends-nous libres

Pour aimer

Et construire avec toi

Le monde où tu règnes.

Ta parole est vérité.

Donne-nous de l’entendre

Pour en vivre

Et pour oser en témoigner.

Amen !


Lecture : Jérémie 2,5 ; 11-13

Voici ce que le SEIGNEUR dit :

Est-ce que vos ancêtres

ont une faute à me reprocher ?

Ils se sont éloignés de moi

pour suivre des dieux qui ne valent rien

et devenir eux-mêmes des gens qui ne valent rien !

Pourquoi donc ?

Est-ce qu'un peuple a déjà changé ses dieux ?

D'ailleurs, ce ne sont même pas des dieux !

Mais moi, j'étais la fierté de mon peuple.

Eh bien, il m'a échangé

contre des dieux totalement incapables !

Habitants du ciel,

cela doit vous bouleverser,

vous faire trembler,

vous paralyser d'horreur !

Moi, le SEIGNEUR, je le déclare.

Mon peuple a commis une double faute :

il m'a abandonné,

moi, la source d'eau fraîche qui donne la vie.

Et il a creusé des citernes.

Mais ces citernes sont fendues,

elles ne retiennent pas l'eau ! »

Chant 63-54

Lecture : Jean 8,12

De nouveau, Jésus parle à la foule. Il dit : « La lumière du monde, c'est moi. Si quelqu'un me suit, il ne marchera pas dans la nuit, mais il aura la lumière qui donne la vie. »

Orgue :


Prédication

Mes amies et mes amis,

Sœurs et frères dans le Christ,

Qu’avons-nous fait ? Et qu’on fait nos ancêtres, les hommes et les femmes qui nous ont précédés ? Qu’avons-nous fait pour que sans cesse le mot crise revienne dans nos discussions, nos journaux, nos émissions de télévision, que la crise soit morale, économique ou écologique ?

Qu’avons-nous fait pour que notre avenir soit si souvent perçu comme menaçant et sombre ? Qu’avons-nous fait pour ne plus avoir la fierté du monde que nous laissons à nos enfants ?

*  *  *

Je conserve, encore vives en ma mémoire, les images et surtout l’angoisse qui a suivi et qui se perpétue, après la catastrophe de Fukushima, et l’impossibilité pour les hommes de maîtriser l’atome qu’ils avaient cru domestiquer, et les aveux d’impuissance après les premiers mensonges.

Qu’avons-nous fait en cherchant le dépassement de la condition humaine par le contrôle des forces de l’univers ? Qu’avons-nous fait ? Qu’avons nous mis en route ?

Nous avons cherché par nos technologies à réduire les contraintes de l’espace et du temps, nous avons cherché la diminution de nos efforts, l’augmentation de notre confort, le dépassement de nos limites, jusqu’à chasser la nuit pour y vivre comme en plein jour. Mais à quel prix ?

Je conserve encore vives en ma mémoire les inquiétudes des gouvernements à l’entrée dans l’été quand l’euro et les marchés s’effondraient, souffrant d’une crise de confiance majeure, et l’inquiétude n’est pas retombée…

Qu’avons-nous fait en donnant à l’économie aveugle la place centrale dans nos sociétés ? Qu’avons-nous fait en dérégulant les marchés et en faisant confiance à la main invisible qui devait, par la recherche de l’intérêt de chacun, conduire au bien de tous ?

Je conserve, toujours vives en ma mémoire — la publicité se charge régulièrement de me les rappeler — les injonctions impératives du moment qui me demande de paraître pour être, de me singulariser, comme les autres, pour être accepté par les autres, de penser à moi d’abord en m’inventant au quotidien.

Qu’avons-nous fait en divinisant l’individu, au mépris du bien commun ?

*  *  *

La parole du prophète Jérémie, adressée au peuple d’Israël il y a plus de 2500 ans, conserve toute son actualité.

« Est-ce que vos ancêtres ont une faute à me reprocher, demande Dieu ?

 

Ils se sont éloignés de moi pour suivre des dieux qui ne valent rien et devenir eux-mêmes des gens qui ne valent rien ! »

 

« Mon peuple a commis une double faute : il m'a abandonné, moi, la source d'eau fraîche qui donne la vie. Et il a creusé des citernes. Mais ces citernes sont fendues, elles ne retiennent pas l'eau ! »

Au siècle des Lumières, les intellectuels, Diderot, Voltaire, d’Alembert, nos ancêtres sur le plan de la pensée, ont commencé à jeter le soupçon sur Dieu — soupçon qui devait aboutir à l’annonce de son décès un siècle plus tard.

Ces intellectuels protestaient, avec raison, contre une certaine image de Dieu que pouvaient donner les grandes institutions ecclésiales et leurs dogmes. Un Dieu castrateur, ennemi du progrès et de la raison, un Dieu jaloux et souffrant, ne supportant pas la recherche et le désir d’autonomie des humains, un Dieu morbide se complaisant dans l’humiliation des hommes et des femmes, un Dieu à l’origine des guerres qui avaient ensanglanté l’Europe, un Dieu coupable du tremblement de terre de Lisbonne.

Ce Dieu-là, il fallait le tuer, comme on tue le père, pour que l’humanité enfin parvienne à sa majorité, à l’état adulte, libérée, émancipée de la tutelle de ce Dieu qui n’aimait l’être humain que soumis.

Les intellectuels ont trouvé à reprocher à Dieu et l’ont associé à l’obscurantisme quand eux, les Lumières, divinisaient la raison.

Comme souvent, le mouvement du balancier, dans la recherche d’équilibre, est allé trop loin. Ce n’est pas seulement ce Dieu-là — le dieu terrible, le potentat, l’empêcheur de penser — qui s’est trouvé évacué, mais Dieu tout court.

Le Dieu de la promesse, le Dieu créateur de la relation, le Dieu vivant qui n’a d’autres joies que la joie des humains, ce Dieu-là a été mis à la porte. Et sans remerciement.

Dieu congédié. Dieu, en ce qu’il représente les aspirations profondes de l’être humain, et ce vers quoi, et celui vers qui mon désir me porte, ce qui me dépasse infiniment, sans me détruire, sans m’anéantir, celui qui me dépasse infiniment, m’ouvrant une voie pour être et vivre en liberté.

Dieu congédié. Dieu encore, en ce qu’il me dit et rend visibles à mes yeux les limites fondatrices de l’humain et le mystère de ma vie. Dieu qui me dit que je ne peux me suffire à moi-même, quand bien même je le voudrais, et que cela n’est ni grave, ni humiliant, ni avilissant, mais qu’au contraire, c’est la condition même de toute relation et de toute rencontre.

Mais à la suite des Lumières, ce n’est pas seulement de la caricature de Dieu que nous nous sommes séparés — cela aurait été une vraie libération — mais de Dieu lui-même, qui dit oui au désir profond de l’être humain, et qui dit non à son désir devenu fou, à ce qui le détruit. Mais de Dieu lui-même en ce qu’il est ce que l’humain n’est pas et qui lui donne densité, identité, avenir.

Ecoutons encore une fois Jérémie :

« Ils se sont éloignés de moi pour suivre des dieux qui ne valent rien et devenir eux-mêmes des gens qui ne valent rien ! »

 

« Mon peuple a commis une double faute : il m'a abandonné, moi, la source d'eau fraîche qui donne la vie. Et il a creusé des citernes. Mais ces citernes sont fendues, elles ne retiennent pas l'eau ! »

La sagesse populaire dit : chasser le naturel, il revient au galop. En repoussant Dieu, ce n’est pas Dieu seulement que l’on chassait, mais bien le naturel de l’être humain, le propre de l’homme, cette part de lui qui se tourne vers plus grand que lui, qui le cherche et qui reçoit de lui vocation et identité.

Si nous avons cru pouvoir nous dispenser de Dieu ou des dieux, nous avons mal cru. Dieu chassé ne s’entête pas à revenir où il est indésirable. Mais du naturel de l’être humain, est-il possible de se défaire ? Ce Dieu que nous ne voulions plus, nous l’avons échangé contre ce qui n’est pas dieu.

Car d’une part le cœur de l’être humain a horreur du vide, et ce vide que Dieu laisse ne demande qu’à être rempli, et cette aspiration profonde à plus grand que soi, l’être humain cherche à la satisfaire, même avec des ersatz, et ce désir d’absolu, il tente de le combler avec ce qui promet de l’être.

Car d’autre part, jouant les apprentis sorciers, nous ne savons plus comment freiner les mouvements et les mécaniques que nous avons mis en route et qui aujourd’hui nous dépassent infiniment. Ce que nous avions cru domestiquer se retourne en maîtres contre nous et nous impose leurs volontés.

*  *  *

À la suite des Lumières, nous avons cherché et nous cherchons encore à nous émanciper de tout ce que nous considérons comme une limite, un frein à notre épanouissement et à notre liberté, de tout ce que nous pensons comme une tare ou un obstacle que la technologie saura et devra surmonter.

S’émanciper de l’espace et du temps, s’émanciper des liens et des attaches qui font de chacune et de chacun de nous un être de relation, s’émanciper des autorités et des règles qui rendent la vie commune possible, s’émanciper de nos devoirs pour ne conserver que nos droits. En un mot, s’émanciper de la condition humaine — qui est de me recevoir, dans une forme que je n’ai pas choisie —, pour s’inventer chaque jour.

S’émanciper. Voilà le projet, voilà l’intention. Mais il ne suffit pas de vouloir pour que l’émancipation ait lieu, pour qu’elle se réalise réellement, pour que la liberté advienne. C’est ici que les dieux nouveaux s’engouffrent.

En s’émancipant des relations humaines contraignantes et de certaines structures sociales qui donnaient à chacune et à chacun une place et un rôle, avec, il est vrai, peu de possibilités d’en changer, nous n’avons pas vu et réalisé que nous nous imposions un fardeau plus lourd encore : être et devenir par soi-même, être le seul porteur de son existence, avec le devoir d’excellence, au risque de la fatigue d’être soi, s’ériger en créateur de soi-même tout en désespérant d’y parvenir jamais. L’individu divinisé est un maître implacable !

En libérant l’économie des règles et des normes et en la plaçant au cœur des sociétés occidentales — et en l’imposant partout ailleurs —, nous n’avons pas vu ni réalisé que nous nous forgions une nouvelle idole, terrible et toujours insatisfaite, exigeant son lot de victimes humaines ici et là-bas, une idole vivant, paradoxalement, de la confiance même que nous refusons à Dieu. Il suffit que la confiance disparaisse et les marchés s’écroulent et les spécialistes ne savent plus alors à quels saints se vouer tout en multipliant les discours qui se veulent rassurants !

En confiant à l’atome — et pas qu’à lui —, et à la technologie censée l’apprivoiser, le soin de nous libérer de la peine musculaire, nous n’avons pas vu ni réalisé les risques et les engagements sur le très long terme que nous prenions. Pèse sur nous aujourd’hui la menace d’une catastrophe majeure. Comme le jugement d’un dieu terrible et fantasque qui peut brusquement faire éclater sa colère, pour un oui, pour un non ! Et c’est justement de ce dieu-là que les Lumières ne voulaient plus, et nous avec eux !

Atome, marché, individu, ce qui n’était pas Dieu nous les avons fait devenir dieu et nous avons cru à leurs promesses, mais que sommes-nous devenus ?

*  *  *

Pour qui veut l’entendre et l’accueillir, Dieu revient, moins pour reprocher — ce qu’il fait aussi en interrogeant douloureusement : pourquoi abandonner la source d’eau fraîche ? — Pour qui veut l’entendre et l’accueillir, Dieu revient pour offrir l’eau vive où l’eau frelatée s’est évaporée, et pour porter la Lumière où les Lumières l’ont voilée.

C’est ici qu’il faut entendre et réentendre la parole de Jésus : « La lumière du monde, c'est moi. Si quelqu'un me suit, il ne marchera pas dans la nuit, mais il aura la lumière qui donne la vie. »

Jésus est celui qui éclaire le monde et la vie dans le monde. Non pas d’une manière magique ou incantatoire, non pas comme une idole qu’il faudrait adorer et qu’il suffirait d’appeler pour qu’elle nous sauve. Non !

Jésus éclaire le monde en ce qu’il est capable de nouer avec Dieu, qu’il nomme son père, une relation vivante, vivifiante, dans laquelle chacun trouve sa place. Jésus éclaire le monde en tant que fils qui tisse avec son père des relations d’amour, de respect et d’affection, sans avoir besoin de tuer le père pour éprouver la liberté et exister. Jésus n’est pas devenu en tuant le père, mais en acceptant de ne pas l’être.

Jésus éclaire le monde en vivant une vie d’homme sans chercher à en dépasser les limites et sans lire, dans les liens qui l’attachent à Dieu, le signe infâmant d’une dépendance indigne.

Jésus éclaire le monde en donnant de Dieu le visage du Tout Autre qu’un autre, car c’est bien ici que réside la confusion dramatique, nous avons rejeté Dieu en lui prêtant nos intentions, nos caractères, nos défauts et nous lui avons substitué, sans le vouloir, sans le savoir, des dieux sourds, implacables, impérieux, sans voir qu’ils étaient à notre image !

Voilà ce qui peut nous orienter encore et encore, et éclairer notre marche dans le monde où nous vivons, la vie de Jésus offerte à notre regard, la vie du fils qui ne lorgne pas vers le père avec jalousie ou méfiance, mais qui apprend du père en le regardant faire. La vie du fils qui se dérobe quand on veut le faire roi, qui ne cherche pas sa propre gloire quand même ses frères l’y incitent, mais qui salue, émerveillé, le Tout Autre qu’un autre qui lui donne identité.

À celles et ceux qui le suivent, à celles et ceux qui renoncent aux promesses des dieux qui n’en sont pas, à celles et ceux qui osent la limite à leurs désirs, Jésus promet la vie, comme lui la reçoit du père qu’il imite. À celles et ceux qui, comme lui, se savent filles et fils et non père, il promet la lumière.

Explorer tous les possibles de la condition humaine, sans chercher à en franchir les limites, voilà ce qu’il nous faut apprendre à conjuguer et à décliner ensemble au quotidien, c’est ainsi qu’à notre tour nous éclairerons le monde.

« La lumière du monde, c'est moi, dit Jésus. Si quelqu'un me suit, il ne marchera pas dans la nuit, mais il aura la lumière qui donne la vie. »

Amen !

Orgue

Annonces

Offrande

Prière

Dieu notre Père,

reçois l’offrande que nous te présentons:

que dans le service de nos semblables

elle serve à ta gloire

et au bien de l’Église.

Amen

Chant 46-07

Peut être chanté avant ou après l‘intercession

Intercession

Notre Dieu,

C’est vers toi que s’oriente notre désir

Et c’est toi qui en poses les limites.

Donne-nous le courage

Et l’humilité

Pour être ici et maintenant

Homme ou femme, simplement.

Donne-nous l’audace

Et la clairvoyance

Pour limiter notre faim

Et notre soif de puissance.

Donne-nous un esprit ferme

Pour résister aux voix multiples et fortes

Qui voudraient faire des dieux

De chacune et de chacun.

Donne-nous l’amour

Qui reconnaît dans notre prochain

La limite à nos désirs

Et la chance de la rencontre.

Donne-nous de méditer

Avec reconnaissance

La vie de Jésus

Pour qu’elle inspire notre être entier.

Nous te prions pour notre monde

Et pour celles et ceux qui le dirigent

Pour qu’ils sachent renoncer

Au pouvoir sans limites.

Nous te prions pour les décideurs

Et les acteurs du monde économique

Pour que jamais ils ne perdent de vue

L’humain et le bien commun.

Nous te prions pour les pays en souffrance

Et pour les femmes et les hommes

Qui cherchent la justice et la paix

Au milieu des conflits.

Nous te prions en silence

Pour les personnes

Qui comptent avec notre prière

Et nous nous confions nous-mêmes

A ta tendresse.

C’est dans le nom du fils

Que nous te prions. Amen

Chant 46-07

Notre Père

Notre Père qui es aux cieux

Que ton nom soit sanctifié

Que ton règne vienne

Que ta volonté soit faite

Sur la terre comme au ciel

Donne-nous aujourd’hui

Notre pain de ce jour

Pardonne-nous nos offenses

Comme nous pardonnons aussi

À ceux qui nous ont offensés

Et ne nous laise pas entrer en tentation,

Mais délivre-nous du mal

Car c’est à toi qu’appartiennent

Le règne, la puissance et la gloire

Au siècle des siècles

Amen !


Liturgie d’envoi

Chant 62-81

Bénédiction

Dieu revient

Au cœur de chacune et de chacun

Pour y porter sa lumière

Et nous aider

À discerner l’essentiel.

Dieu revient

Pour nous apprendre à vivre ensemble

En osant expérimenter joyeusement

Nos limites et nos manques.

Dieu revient

Et il nous accompagnera

Tout au long de nos jours

Pour éclairer notre route.

Allez dans la lumière du Christ

Amen !

Orgue

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